Les médias sociaux ont renforcé et accéléré les défis éthiques auxquels sont confrontés les communicateurs, professionnels ou non, dans le monde entier. Le travail du journalisme éthique, avec une priorité donnée à la communication véridique, offre un cas paradigmatique pour l'étude des défis plus larges du réseau mondial des médias sociaux. Le développement des technologies numériques et l'expansion du réseau de communication qui en découle posent des difficultés éthiques aux journalistes, liées à l'augmentation de la vitesse et du volume des informations, à la diminution de leur place sur le réseau et à la nature transfrontalière du flux d'informations. Ces défis sont exacerbés par la manipulation délibérée des médias sociaux qui se produit dans de nombreux pays, y compris la répression interne par des régimes autoritaires et l'influence étrangère des opérations de diffusion de la désinformation. En outre, les caractéristiques structurelles des algorithmes de filtrage et de recommandation des plateformes de médias sociaux posent des défis éthiques au journalisme et à son rôle dans la promotion du discours public sur les questions sociales et politiques, bien qu'un certain nombre d'études aient désigné des aspects de l'hypothèse de la "bulle de filtre".
Des études menées dans plusieurs pays, principalement en Amérique du Nord et en Europe, ont examiné les pratiques sociales des médias dans le journalisme, y compris deux questions essentielles pour l'éthique des médias sociaux - la surveillance et la transparence - mais les implications éthiques ont rarement été discutées de manière explicite dans le contexte de la théorie éthique. Depuis les années 1980 et 1990, la science s'est concentrée sur la théorisation normative en ce qui concerne le journalisme et est devenue plus multiculturelle et mondiale. Les chercheurs ont articulé une série de cadres éthiques qui pourraient approfondir l'analyse des défis des médias sociaux dans la pratique du journalisme. Cependant, les implications explicites de ces cadres pour les médias sociaux sont devenues largement non adressables. Un grand thème de discussion dans la théorie de l'éthique des médias a été la possibilité de principes universels ou communs dans le monde entier, y compris un élargissement de la discussion des universaux moraux ou des fondements communs dans l'éthique des médias qui vont au-delà des perspectives occidentales qui ont historiquement dominé la science.
Pour faire avancer la bourse d'éthique des médias dans l'environnement du 21e siècle de la communication mondiale en réseau, où les journalistes travaillent parmi une multitude d'autres acteurs (bien intentionnés, mal conditionnés et automatisés), il est important pour les chercheurs d'appliquer les médias existants Cadre éthique pour les pratiques des médias sociaux. Cette application doit aborder les défis que représentent les médias sociaux lorsqu'ils traversent les cultures, les difficultés fréquentes qu'ils posent aux pratiques de vérification journalistiques dans le monde entier et la responsabilité des journalistes dans la lutte contre la désinformation des acteurs malveillants.
Il est également important pour le développement de la science de l'éthique des médias que la théorisation normative future sur le terrain - qu'il s'agisse du développement de nouveaux cadres ou de l'assainissement des cadres actuels - assume des responsabilités journalistiques en ce qui concerne les médias sociaux dans le contexte des acteurs humains et non humains dans la communication du réseau. La littérature scientifique en développement sur l'éthique des algorithmes attire l'attention continue des spécialistes de l'éthique des médias sur la façon dont elle peut offrir des perspectives complémentaires aux cadres d'éthique des médias existants, qui se concentrent sur les acteurs humains et les organisations.